Le Laos a été souvent oublié et sa
domination par le Vietnam communiste serait
« un fait banal de la vie » , selon les observateurs avisés , après
une quarantaine d’années sous le régime dictatorial
« marxiste-léniniste », le Laos est devenu
une province du Vietnam communiste, un arrière pays servant de
territoire de peuplement vietnamien et une colonie pour l’exploitation de ses
ressources naturelles . Son occupation par les forces armées vietnamiennes , la
vietnamisation de sa structure politico-administrative , destinée à faire de ce
pays un terrain d’appui pour déstabiliser les pays limitrophes du Laos et
permettre la marche vers l’Ouest de l’expansion du communisme vietnamien, selon
le testament de HO CHI MINH.
Ceci constitue la menace contre la sécurité et la
stabilité de l’Asie du Sud-est tout entière . Il est maintenant prouvé comme un
fait que l’établissement de la République
Démocratique Populaire Lao (Laos) était l’œuvre du Parti Communiste du Vietnam
(PCV) . Le Parti communiste
lao «Parti populaire révolutionnaire » est sa créature et lui doit tout ,
éducation, organisation et discipline . Ses cadres ont été formés dans des
écoles spécialisées du Parti communiste du Vietnam . Ceci montre clairement la
tendance de l’internationalisme prolétarien du PCV visant la conquête de l’Asie
du Sud-est . Au 4ème Congrès
du PCV en décembre 1976 , le Secrétaire général du PCV , LE DUAN a déclaré que « le Vietnam comme poste avancé sûr et crédible du Communisme
en Asie du Sud-est » . Les pays de la région doivent se
débarrasser « des bases militaires et des troupes impérialistes de leurs
territoires » .
L’on voit bien que le PCV est par sa nature et depuis sa
création un parti activiste ayant pour objectif d’abord d’inclure tout le
territoire de l’ancienne Indochine française sous son autorité. L’actuel
territoire du Laos est son domaine qu’il va utiliser comme une tête de pont
pour sa marche vers l’Ouest au-delà du Mékong . Le Traité d’Amitié et de Coopération
et les accords annexes, surtout l’Accord sur les frontières, conclus en Juillet 1977, entre la République
Socialiste du Vietnam (RSV) et la République Démocratique Populaire Lao (RDPL) qui ont donné une expression formelle aux « relations spéciales » qui ont
été développées entre les deux pays , ne font qu’entériner les actes accomplis depuis
longtemps par les Vietnamiens communistes au détriment du peuple lao . Le Laos
, par force des choses , est devenu une province intérieure du Vietnam . Pendant
la guerre , le Vietnam se servait du territoire à l’Est du Laos, connu sous le
fameux nom de « Pistes d’ HOCHIMINH »
pour aller conquérir le Sud de la Péninsule indochinoise (Sud Vietnam et
Cambodge) . Les bornes frontalières ont été enlevées ou déplacées . Depuis 1977
, les lignes de frontières n’existent pratiquement pas . Plusieurs districts
laotiens ont été incorporés au Vietnam . Le Laos est devenu une colonie de peuplement vietnamien .
Environ 2 millions nouveaux colons vietnamiens communistes s’établissent dans
la partie Est du Laos, dans les provinces de Luangprabang , Xiengkhouang,
Samneua, Khammouane, Savannakhet, Champasak, Saravane, et Attapeu . Cette
invasion « pacifique » de Vietnamiens vient combler le départ forcé en
exil de plus de 500 000 Laotiens sur une population de 4 millions
d’habitants, et il n’y a pas de raison de supposer que ce flot de colons vietnamiens s’arrêtera dans l’avenir . Le Laos étant le
dépotoir pour absorber le trop-plein de la population vietnamienne .
A la longue , la population laotienne deviendra une minorité ethnique dans son propre pays
, soumise à la vietnamisation collective comparable à celle perpétrée contre
les Tai Dam (Dien Bien Phu) au Nord-Vietnam qui ont perdu même l’appellation Taï
de leur nom . Nous ne parlons pas ici du
système inhumain des « séminaires » ou de camps
de « rééducation » et de la vietnamisation de la structure
administrative du pays qui est son résultat pratique , les cadres montagnards
vietnamisés et les conseillers communistes vietnamiens venus remplacer les anciens
fonctionnaires lao envoyés dans les camps de travaux forcés . Cette méthode est
bien connue dans le monde communiste qu’il est futile d’y insister. Une autre
méthode de vietnamisation s’appelait « les relations entre sœurs » c’est-à-dire
entre les provinces voisines du Vietnam et du Laos . C’était pour assurer et
faciliter « la coopération étroite dans l’œuvre de construction
nationale » à l’intérieur du cadre du programme d’assistance vietnamienne
. Selon cette méthode , en laotien
« Hèk Xiao » , les provinces le long des frontières virtuelles sont
parrainées réciproquement ainsi que les organisations respectives qui
échangeaient des délégations , régulièrement, et arrivaient à des accords de
coopération et d’assistance dont les principes ont été agrées précédemment à
des niveaux supérieurs . En matière de parti et d’affaires militaires ;
les provinces non seulement sont «couplées » mais sont sous la juridiction
territoriale du parti et des autorités militaires des provinces vietnamiennes
voisines. Un secrétaire provincial du PCV était désigné pour superviser et
diriger les activités du comité provincial du PCL de la province lao voisine .
Les états-majors de la 2ème et de la 4ème Région militaire du
Vietnam ont juridiction territoriale sur les 6 provinces du Nord-Laos et sur
les provinces du Centre et du Sud du Laos . Il va sans dire que la
vietnamisation de la population du Laos, nouvelle province du Vietnam, passait
par les écoles, instituts et universités vietnamiens . Des milliers d’étudiants
lao ont été envoyés pour parfaire leurs études au Vietnam . L’étude de la
langue et de la culture vietnamienne est obligatoire. Les soldats ont été
encouragés pour épouser de jeunes filles lao .
Le Laos une
colonie d’exploitation de ressources naturelles : le territoire lao est ainsi soudé au
territoire vietnamien, physiquement , avec les lignes de démarcation virtuelle
et transformé en terre de peuplement . La vietnamisation du Laos suivait le
même modèle que celui des 12 cantons Thaï Dam appartiennent tous deux au peuple
Thaï (Taï Lao). Comme le Laos est riche en minerai , il est appelé à être
fournisseur de matières brutes aux industries lourdes et légères du Vietnam . Le
processus de vietnamisation du Laos en le transformant en un dépotoir de
peuplement et en une colonie d’exploitation de richesse naturelle , fait partie
du plan global de développement de toute
l’Indochine . Dans cette nouvelle «Fédération indochinoise » (Laos,
Cambodge, Vietnam) le Vietnam est destiné
à devenir un grand pays industriel .Jusqu’ici
nous avons parlé du contrôle du PCV sur la structure
politico-administrative de la RDP Lao ; cette prise en main de tout
l’appareil de l’Etat laotien avait permis de sauvegarder les acquis de la
révolution . Mais l’effet inverse de cette méthode était de réduire le Laos au
rang de protectorat , sinon à celui de colonie du Vietnam . Cette domination ,
cependant, était possible que grâce à la présence de l’Armée communiste
vietnamienne , parce que le Laos est un pays vulnérable de par sa situation
géographique comme un pays enclavé, de par sa population de plusieurs
ethnies et de par son sous-développement
économique, il a dû endurer des
ingérences continuelles dans les affaires de la part des voisins malintentionnés. Malgré tous les accords internationaux dont
il est l’une des parties, il n’a jamais retiré ses troupes du Laos ,70 000
hommes sous forme d'ouvriers, d'experts et travailleurs bénévoles , et continue
à se servir de son territoire . Le Traité d’Amitié
de 1977 était en fait un pacte militaire
. L’article 2 enjoignait aux parties «de
supporter et d’assister de tout cœur réciproquement et de mener à bien une
coopération étroite, visant à renforcer
la capacité de défense , à préserver l’indépendance, la souveraineté et
l’intégrité territoriale (de chaque Etat) contre les visées et actes de
sabotage de l’impérialisme et les forces réactionnaires étrangères »
. C’est donc en vertu des provisions de ce Traité que les troupes communistes vietnamiennes
sont stationnées au Laos . A partir de 1979, à cause de la menace chinoise au
Nord, la pression khmer rouge à partir du sud et la détérioration des relations
entre le Laos et la Thaïlande - la
dispute au sujet des trois villages frontaliers en mai 1984 constituait un
effet accumulatif – le nombre de troupes
vietnamiennes est en constante augmentation .
Depuis l’adoption de la ligne politique communiste vietnamienne imposée
par le Vietnam dans ses relations avec la Chine et le Cambodge et la
déclaration en décembre 1978 de Kaysone PHOMVIHANE, premier ministre Lao,
marquant une nouvelle guerre de défense nationale «parce que les réactionnaires
internationaux se portaient volontaires pour devenir des forces
contre-révolutionnaires d’avant-garde en s’opposant aux pays
socialistes », l’Armée vietnamienne au Laos
avait pris en main directement les affaires de sécurité intérieure et de
défense du territoire
national, comme la police locale était
incapable de maintenir l’ordre,
le gouvernement lao avait demandé à Hanoi de créer
une nouvelle police secrète, sa mission principale est de supprimer
l’opposition et la dissidence internes dans le Parti et le gouvernement , et
pour assurer la sécurité personnelle des leaders de la RDP LAO.
A l’heure où la situation mondiale connaît de profondes
mutations politiques, le Laos reste fondamentalement une dictature stalinienne
où le Parti unique gouverne le pays sans partage, sous un régime autoritaire
marxiste-léniniste et que les droits de l’homme sont violés ; la présence
de plus en plus nombreuse et incontrôlée des colons et des soldats communistes
vietnamiens sur le territoire national en vertu du Traité
spécial de vassalité signé le 18 juillet 1977 à Vientiane par les
camarades Kaysone Phomvihane et Pham van Dong, premiers ministres Lao et
Vietnamien, qui officialise la dépendance ,
l’occupation et la colonisation du Laos
au profit du Vietnam communiste, en raison des dettes de sang
contractées par les dirigeants communistes «Pathet-lao » envers le Parti
communiste vietnamien qui les a aidés à prendre les pouvoirs qu’ils détiennent
actuellement. Devant cette triste situation , quelle résolution devrons-nous
prendre , nous patriotes lao à l’intérieur et à l’extérieur du Pays ! Accepter le fait accompli serait failli à
notre devoir primordial et naturel ? Prenez l’exemple de fourmis qui
défendent leur nid contre toute attaque extérieure , c’est pourquoi est créé le
« Comité National Lao » dans le cadre du mouvement mondial
vers le progrès et s’engage à assumer la mission nationale de lutter contre
toutes formes de dictature et l’injustice sociale en vue d’édifier un Laos
souverain, libre, démocratique, indépendant et prospère . N’écoutez pas ces
petits groupes lao obscurantistes , défaitistes qui vous disent que, « dans
le passé nous disposons d’une Armée , des avions, des blindés…nous n’avons pas
pu vaincre les vietnamiens communistes, aujourd’hui avec rien que nos poings
nus, comment pourrions-nous les battre ?
C’est un faux raisonnement , le Comité National Lao , en lutte pour la liberté,
la démocratie et les droits de l’homme , non pas pour vaincre , mais pour faire
comprendre aux organisations internationales et aux puissances étrangères ,
notamment celles qui s’étaient portées garantes de l’indépendance, la
souveraineté et la neutralité du Laos à la Conférence de Genève de 1962 et
celle de Paris de 1973 , que le peuple lao ne veut pas de dictature communiste marxiste-léniniste
au Laos, et ne veut pas que les bataillons communistes vietnamiens soient installés
sur son territoire , enfin que ces puissances mettent à l’ordre du
jour des réunions et conférences internationales la question laotienne afin que
le Laos redevienne un pays démocratique, libre et respectueux des droits de
l’homme . Tant
que le Laos restera une colonie communiste vietnamienne, les Lao libres
continueront à se battre pour la liberté et la démocratie .
Conformément aux intérêts de la nation et pour répondre
aux aspirations les plus profondes du peuple lao, le « Comité National Lao » composé des forces démocratiques,
des patriotes et des représentants de l'opposition à toutes les formes de
dictature, en lutte pour la liberté, la démocratie et les droits de l'homme, exige avec force :
1-la cessation
de toutes exactions et arrestations arbitraires commises à l’encontre des patriotes
qui réclament la liberté, la réforme démocratique, les droits de l'homme et le
multipartisme ;
2-l’annulation
tous les traités qui n’ont pas été conclus d’égal à égal avec les pays voisins et qui portent atteinte
à la souveraineté nationale , en particulier le Traité
spécial d’Amitié et de Coopération Laos-Vietnam, signé à Vientiane le 18
juillet 1977 ;
3-le retrait
total et sans conditions des forces communistes vietnamiennes du Laos sous le contrôle de l’ONU;
4- que les
Laotiens qui ont dû s’expatrier pour fuir l’invasion vietnamienne doivent
pouvoir rentrer librement au Laos et de garder leur nationalité laotienne
et que le Laos demeure la patrie des Lao de tout bord, y compris de ceux
qui ont adopté la nationalité de leur pays d’accueil ;
5-l’organisation
d’un dialogue constructif
entre les dirigeants de Vientiane et les Responsables de formations politiques
lao à l’étranger, soucieux de participer à l’édification du Laos en Etat de
droit ;
6-que tous les partis et toutes les organisations patriotiques sans distinction de
tendance politique sont libres d'exercer leurs activités.
Le Comité
National Lao soutient sans réserve
toutes les actions en faveur de la réconciliation, l’entente et la concorde
nationale du Laos ainsi que la paix et la liberté en Asie , Il demande à la
République Démocratique socialiste du Vietnam
de retirer ses troupes du Laos et
qu’elle laisse aux Laotiens le soin de régler eux-mêmes leurs affaires
intérieures par la voie pacifique .
Le Comité National Lao invite la Communauté
internationale , en particulier les organisations internationales et les pays
donateurs à revoir leur politique d’assistance et à
exiger en contrepartie de leurs aides des résultats tangibles, mesurables et
vérifiables tant en matière des droits de l’homme, que de la démocratie et la
lutte contre la corruption et la bonne gouvernance.
Relations entre colonisés et colonisateurs
1-Présidents
de l’Assemblée nationale du Laos et celle du Viet Nam. 2-Ministres
de la Défense Lao et Viet
Il renouvelle sa confiance aux Pays amis, aux
Organisations internationales , aux
femmes et aux hommes de bonne volonté, épris de liberté, dans l’effort qu’ils
entreprennent pour permettre aux Lao qui
continuent de souffrir sous le régime autoritaire dominé par le Vietnam communiste
d’être libéré du joug de la dictature et , pour trouver une solution honorable
au peuple laotien .
Le Comité
National Lao reste déterminé à mettre fin à toutes
les formes de dictature au Laos et cela par des actions pacifiques et
collabore pleinement et continuera à faire avec toutes les organisations et les
personnes ayant le même objectif.
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